L'Association des Centres Chorégraphiques Nationaux a été créée en 1995 à Caen, une petite quinzaine d'années après l'apparition des premiers CCN.

DISPARITION DE FRANÇOISE DUPUY- COMMUNIQUÉ DE PRESSE
DISPARITION DE FRANÇOISE DUPUY- COMMUNIQUÉ DE PRESSE

DISPARITION DE FRANÇOISE DUPUY- COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Pantin, le 23 septembre 2022,

C’est avec grande émotion que nous apprenons la disparition de Françoise Dupuy à 97 ans, interprète, chorégraphe, pédagogue, et surtout incroyable instigatrice de l’institution de la danse contemporaine en France, telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Figure emblématique de la danse en France avec Dominique, son compagnon sur scène comme à la ville, Françoise Dupuy commence à prendre ses premiers cours de danse à cinq ans à l’Opéra de Lyon, puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, s’en éloigne pour aller se former à d’autres esthétiques, notamment aux côtés de Jean Weidt, l’un des pionniers de la danse d’expression allemande. Parallèlement à cette formation, elle prend des cours de musique, de mime et de peinture, qui nourriront sa carrière artistique.

Avec Dominique, il·elle·s créent au début des années 1950 les Ballets Modernes de Paris et ouvrent leur premier studio au 104, boulevard de Clichy : enfin les danseur·se·s ont un plancher pour répéter, créer, mais aussi pour montrer leurs propres recherches et créations. Les créations des Dupuy, en opposition au monde de la danse institué de l’époque, vont influencer bon nombre de danseur·se·s et de publics. Durant cette période, il·elle·s sont aussi des pionniers de l’action culturelle en danse en animant notamment des ateliers dans les écoles et dans les usines.

Françoise Dupuy est également l’un de ces visages chorégraphiques de la décentralisation culturelle. Repéré·e avec Dominique par le directeur de l’Opéra de Mulhouse de l’époque qui les engagent avec leur compagnie de danseur·se·s, il·elle·s y restent deux ans en résidence, avant d’aller fonder le tout premier festival de danse en France en 1962 : le festival des Baux- de-Provence. A cette occasion, il·elle·s sont les premier·ère·s à inviter Merce Cunningham en France. Parallèlement à cette aventure, avec l’avènement des Maisons de la culture, les directeur·rice·s de celles de Caen, de Reims, de Bourges et du Théâtre de l’Est parisien leur ouvrent les portes pour diffuser leurs créations mais aussi pour qu’il·elle·s les aident à programmer de la danse.

Françoise Dupuy aura été une véritable cheville ouvrière de la structuration de la danse en France. Se battant avec d’autres pour la reconnaissance officielle de la danse, œuvrant pour la création du diplôme d’État en 1989 et du développement des formations universitaires en danse, elle devient en 1991, directrice de l’IFEDEM, premier centre de formation chorégraphique, hébergé dans un premier temps à La Ménagerie de Verre et l’une des actrices de la création du Centre national de la Danse.

À la fin de sa carrière, elle est artiste associée au Centre chorégraphique national de La Rochelle, alors sous la direction de Régine Chopinot. Ces dernières années, installée avec Dominique au Mas de la Danse à Fontvieille, Françoise Dupuy les passait à travailler sur ses archives dans cette volonté qui l’animait toujours : celle de contribuer à l’institution de la danse, de la sauvegarde de sa mémoire, et donc de sa transmission.

Nous présentons nos sincères condoléances à Dominique Dupuy, à ses proches, ainsi qu’à tou·te·s celles et ceux dont le parcours a un jour croisé celui de cette grande figure de la danse.

Association des Centres chorégraphiques nationaux

Association des Centres de développement chorégraphique nationaux