Centre chorégraphique national • Ballet de l’Opéra national du Rhin (CCN BOnR)

Direction Bruno Bouché

Danseur à l’Opéra de Paris pendant plus de vingt ans, Bruno Bouché rencontre très jeune une myriade d’approches et d’esthétiques majeures de la scène chorégraphique : George Balanchine, Maurice Béjart, Jiří Kylián, José Martinez, Rudolf Noureev, Roland Petit, Angelin Preljocaj, Laura Scozzi, Tino Sehgal, Saburo Teshigawara, William Forsythe et Pina Bausch, artiste qui a substantiellement orienté sa vision de la danse dès l’âge de 18 ans.

Cultivant en parallèle une pratique assidue de spectateur aux goûts éclectiques, à l’égard de signatures dites classiques aux plus iconoclastes, Bruno Bouché s’intéresse également tôt à d’autres champs artistiques que celui de la danse.

Après avoir développé une recherche singulière au sein de sa compagnie, qui fait du langage académique de la danse un outil d’exploration du monde en le métissant de théâtralité et de matières contemporaines, musicales ou plastiques, Bruno Bouché, en quête d’un laboratoire de travail, est nommé directeur du CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin (BOnR) à l’âge de 38 ans.

Il engage alors le projet de la compagnie dans la voie esthétique qui est la sienne et les problématiques qui l’animent : comment, à l’appui de ce vocabulaire qui porte en lui tant de tradition, emprunter des chemins de création alternatifs ? Dans la droite ligne d’un William Forsythe, il active la capacité propre à ce langage à traduire des émotions, situations et questions contemporaines.

Faire émerger une nouvelle génération de chorégraphes et, par là-même, apporter un regard critique sur cette institution pour en faire un ballet d’aujourd’hui constitue désormais la marque de fabrique du CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin. Bruno Bouché explore également la question des récits et de la dramaturgie en danse. En écho à la dimension opératique du lieu, un autre travail consiste à aborder de grandes partitions musicales en les frottant en toute liberté à l‘art chorégraphique contemporain. Il s’agit aussi d’aborder le répertoire du XXIème siècle en invitant au CCN des chorégraphes de renom afin que les danseuses et danseurs apprennent à leur contact à voyager avec aisance et fluidité entre différentes esthétiques. Enfin, un axe plus politique sonde le potentiel de la danse à appréhender des questions de citoyenneté, notamment avec un programme inspiré d’une pièce régulièrement convoquée au CCN•Ballet de l’OnR, La Table verte de Kurt Jooss, intitulé « Spectres d’Europe », qui envisage le continent par les traces de son histoire.